.

Vivre à l’étranger et Y enseigner le français Langue étrangère

.

redaction voyage
Une maison à Georgetown, Malaisie

.

J’ai vécu entre 6 et 18 mois dans quatre autres pays que la France : la Pologne, la Grèce, la Turquie et le Vietnam. Vivre ailleurs sur le long court, c’est prendre le temps de s’immerger dans une autre culture, de parler un peu la langue et de se redécouvrir par la même occasion.

.

Une maison à Hoi An, au Vietnam

.

La Pologne

.

J’ai habité en Pologne pendant un an, en 2012 et 2013, à l’occasion d’une année en Erasmus. J’ai étudié le polonais pendant quatre semaines à Gdańsk, puis je me suis installée les dix mois suivants à Toruń, une ville historique située dans la voïvodie de Couïavie-Poméranie. Les souvenirs que m’évoque le pays ?

  • les trajets en train et en bus du nord au sud et vers les pays frontaliers
  • le road trip en voiture au milieu des lacs de la Mazurie
  • les cours de polonais dans une joyeuse classe internationale
  • on ne me comprend pas toujours, alors, on fait des gestes, on sourit, et ça marche
  • la déconstruction de clichés (non la Pologne n’est pas une grande steppe blanche)

.

rédaction contenus voyage
Dans les rues de Torun

.

Mais aussi les nouvelles sensations, les odeurs et les images qui resteront, comme la neige et le froid sur la peau, le retour lumineux du printemps un jour d’avril, puis, soudain, le soleil qui se lève très tôt en juin, la chaleur des intérieurs quand tout est si froid dehors, les astuces que l’on apprend dans les supermarchés, les cafés si bien décorés, le goût des pierogi et des zapiekenka…

.

EN POLOGNE Je découvre le Français Langue Étrangère

Back to 2013. En ces temps sombres et reculés, les liseuses, les audiobook et les podcasts n’existent pas (trop) encore. C’est l’hiver et tout est blanc derrière la fenêtre. Contre le radiateur brûlant, entre effluves de vodka et moisi de café, j’ai des envies d’ailleurs. Sans conviction, j’écris « bibliothèque » dans la barre de recherche. Premier résultat : Alliance français de Toruń. Intriguée, j’attrape un bus vers l’avenue Mikołaja Kopernika. Finalement, j’y suis retournée plusieurs fois, pour les livres et pour animer des cours et participer à des animations culturelles.

.

Voyage en Mazurie

 .

La Grèce

.

J’ai vécu cinq mois à Athènes au printemps 2017, à l’occasion de mon stage de chargée de diffusion du français à l’IF. L’année suivante, je suis revenue deux mois dans le nord du pays, à Thessalonique, la deuxième plus grande ville du pays.

.

Les monastères de Kalambaka

.

Que m’évoque Athènes ? D’abord, les trajets du matin, un freddo cappucino à la main, quand je sautais dans le bus pour me rendre à l’Institut Français de Grèce. Les souvenirs d’Athènes, ce sont aussi les heures passées à arpenter la ville, entre deux cours particuliers ou animations avec des classes de primaire et de collège. Athènes est pour moi une ville légère, perchée sur les collines et tournée vers la mer. J’en retiens tant de choses :

  • l’apprentissage du grec et les phrases balbutiées dans les commerces
  • les si belles sonorités de la langue, dansante
  • les orages majestueux des fins d’après-midi
  • les odeurs de cuisine quand monte la nuit
  • les manifestations partant de la place Syntagma
  • les pérégrinations dans le quartier de Kaisariani
  • les trajets en tramway pour se rendre vers la côte

.

Rédaction voyage
Sur les collines d’Athènes

.

La Turquie

.

La Turquie est le pays dans lequel j’ai vécu le plus longtemps jusqu’à présent. J’y suis restée pendant un an et demi, dont 1 an à Istanbul, où j’ai été professeure vacataire à l’Institut Français. J’y ai appris le turc, un peu (biraz) et j’ai voyagé dans plusieurs régions à travers le pays.

Guide de voyage SEO
Fenêtre sur Istanbul enneigée

Petit inventaire des souvenirs associés à la Turquie :

  • Les fruits du marchand qui s’arrête dans les petits rues de Filuza Mahallesi à Istanbul, est-ce que j’ai rêvé l’odeur de la pastèque au creux de l’été ? 
  • Près du Bosphore sur les quais d’Eminönü, les poissons grillés dans une tranche de pain, et le citron
  • Les boissons chaudes : le boza sucré dans la bouteille du jeune vendeur qui dévale les pentes de Cihangir, la cannelle dans le salep à Midyat
  • Plus loin le charbon, tout le charbon de Midyat, puis le charbon d’Istanbul, l’hiver. Fermons la fenêtre 
  • Le bazar de Midyat, milliers d’étals sous la ville et épices multicolores 
  • Diyarbakir, ses cafés élégants, où l’on boit des boissons poétiques à la rose et au gingembre
  • Il faisait si chaud à Mardin, la pierre fraîche sous le feu, douceur de l’ombre 
  • Le soleil majestueux dans les rues d’Izmir, qui nous poursuit jusqu’à Olympos, puis Kas, dans le sud du pays…

.

Rédaction web voyage

.

Le Viêtnam

.

Je suis arrivée au Vietnam au début de l’année 2020, après avoir passé plusieurs mois en Malaisie et en Thailande. Depuis Hoi An, dans le centre du pays, où j’ai passé quatre mois, je remonte progressivement vers les montagnes du Nord. Je découvre le pays au gré de mes :

  • pérégrinations en vélo et en scooter, au milieu des rizières, à Hoi An
  • essais de spécialités culinaires, variées et toutes meilleures les unes que les autres
  • cours de vietnamien que je suis deux fois par semaine, à Da Nang…

.

View this post on Instagram

Que restera-t-il de Hội An ? Quand on prononce le nom d’une ville, il y a ces images, souvent deux ou trois, qui semblent avoir fait pour toujours leur place dans nos souvenirs. Elles flottent ici, quelques instants, avant que d'autres n'arrivent et les emmènent encore une fois. On ne sait pas très bien pourquoi elles sont là. Se souvient-t-on de la réalité ou d’une photo qu'on avait prise ? Ce moment a-t-il vraiment existé ? Peu importe. En la figeant, elles disent qu’on a bien quitté la ville. De Toruń, si lointaine, je vois d'abord les rives enneigées de la Vistule et la lumière du train qui ouvre la nuit. C’est l’hiver, elle dort. Plus près, Athènes est une rue dans le quartier de Kaisariani, un matin, et le bus qui souffle sa chaleur quand on l'appelle de la main. Elle est solaire. Diyarbakir, ce sont ces lumières au loin que l'on voit depuis le balcon de la cuisine. Plus que le paysage, je retiens la sensation d'habiter et d'être bien. De toutes les villes, la seule que je n’ai pas quittée est Istanbul. Istanbul est trop près. Istanbul est grande et intense et explose ses éclats et fragments. Une seconde amène toutes les saisons à Istanbul. Un jour, dans très longtemps, elle aussi aura ses premières images. Comme Hội An. Ce soir, Hội An est le sel sur la peau, le thym dans les jardins de Tra Qué et le soleil immense qui, s’endormant sur les rivières, s’étire dans les nuages pour trouver sa position.

A post shared by Gaëlle Aubin (@gaelleaubin) on

 

.